Il est rare que deux artistes se partagent équitablement les espaces d'exposition ainsi que les affiches du Jeu de Paume, a fortiori pendant la même période (du 21 février au 29 avril 2012). Autre point commun entre ces deux artistes, il s'agit de leur première exposition rétrospective en France. Dans une certaine mesure, ces deux êtres de sexe opposé, ont cherché à révéler la réalité sociale d'une ville à travers ses bâtiments, les transformations, chantiers et démolitions mais aussi ses habitants grâce à la photographie.
Les comparaisons entre Bérénice Abbott et Ai Weiwei s'arrêtent à peu près là car les époques, la géographie(quoi que ce dernier ai photographié New York lors de ses études à Parsons) et les systèmes politiques les séparent en tout. Ai Weiwei est né en 1957 à Pékin dans un milieu relativement bourgeois et artistique (son père est le poète Ai Qing) en pleine période Maoiste. Il parvient miraculeusement à s'échapper à New York où il restera près de 10 ans et rencontrera une partie de l'intelligentsia de l'époque tel que le poète Allen Ginsberg. A son retour en Chine, il rencontre des artistes performeur avec qui il ne fait que constater le manque de liberté. Dès lors, son travail va s'articuler essentiellement autour de la dénonciation des systèmes de répression politique chinois et des répercutions d'une croissance économique quasi mutante. Utilisant essentiellement les blogs et la photographie comme vecteur, il est aussi l'investigateur de performance comme pour la Documenta 12 de Cassel où il invite "1001 chinois"et dénonce les difficultés d'obtenir un passeport en Chine.
Ai Weiwei est arrêté le 3avril 2011 et retenu par la police de Pékin et libéré 81 jours plus tard (22 juin 2012) sous caution. A ce jour il lui est toujours interdit de quitter le territoire soi disant par crainte d'évasion fiscale. Cette exposition se distingue plus pour sa part militante que par la sélection des oeuvres qui manquent de cohérence.
Deux termes a priori anachroniques, et pourtant si coquets côte à côte. Un brin rococo, un tant soit peu rock'n'roll, un esprit de cocotte et un zeste Jean Cocteau, voilà ce qui fait la singularité des posts qui vont suivre. La coterie, terme qui a particulièrement fait mouche à la Cour au XVIIIème siècle, désigne une alliance entre des individus ayant un intérêt commun. Ici et là,quelques chroniques chromatiques autour de l'Art, l'Amour, la Haine, la Folie et les tendances actuelles...
vendredi 2 mars 2012
mercredi 29 février 2012
La photographie libre: Bérénice Abbott
Ce qui frappe surtout c'est le destin affranchi et émancipé de cette femme. On regrette de ne pas pouvoir admirer plus de portraits de ses débuts et de grands formats de la période New Yorkaise...
mardi 28 février 2012
Narrer l'art autrement: hommage à Michel Tapié
Exposition “ Miche Tapié, un Art autre” chez Christie’s du 31 Janvier
au 29 Février 2011
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcAKSs4eqTYR9-XLQn-acnLVOlbS0AbdUD_MK2uhVefVjZMtCYP1UDYGw8HhTTTcuQYFnfYQU8ly5psurrMlBEw_UeJh-Vg6GkwCMvv_yqMyUSXFyTJCpj5la70S0MMG2P-uvjSKh26A4/s320/michel+tapie%CC%81.jpg)
Sur fond de jazz, on découvre des sculptures de Germaine Richier, des toiles de Lucio Fontana, Jean Dubuffet... Et c'est alors que la notion d"Art informel", selon l'expression consacrée de Michel Tapié, prend tout son sens.
C’est lors de la visite de la galerie René Drouin en 1944 qu'il eut subitement la révélation qui guida par là suite ses choix “percevoir cette autre chose”. Il habite alors non loin de Jean Dubuffet, qui va l’introduire dans son cercle d’amis artistes. Homme de Lettres de surcroît, il rencontre des galeristes qui l’inviteront à rédiger des introductions de catalogues tels que “Mirobulus, Macadam & Cie” en 1946. Par la suite, il se lie aussi avec l’artiste Georges Mathieu. En 1948, il est missionné pour organiser une exposition à la galerie Colette Allendy; “HWPSMTB” où sont introduits Hartung, Wels, Picabia, Stahly, Mathieu, Tapié et Bryen. En 1951, il monte “Véhémences confrontées” et présente au public français de la galerie Nina Dausset de Kooning, Pollock, et Russell. Il écrit son essai “Un Art autre” qui donnera lieu à une exposition en 1954 en collaboration avec la galerie Rive Droite. On regrette qu'au delà de la problématique sur laquelle se concentre l'exposition, Michel Tapié l'artiste ne soit pas plus mis en avant, d'autant plus que certaines de ses sculptures avaient été exposées pour "HWPSMTB"...
vendredi 24 février 2012
Noir c'est noir: faire le deuil de l'hiver
Il en est du changement des humeurs, comme des saisons,
Des mœurs et couleurs, comme du défilement de la raison
En riposte à la vague glaciale qui nous submerge et nous laisse à l’abandon
Quoi de mieux que d’envisager une chaude soirée à l'horizon…
D'ici la fin du mois, souhaitons-le, il sera temps d’enterrer l’hiver !
De laisser aux placards ces longs fardeaux vestimentaires,
Que constituent doudounes bibendumesques et écharpes de grand-mère,
Et de se dévêtir âprement de tous sentiments amers...
Une bonne fois pour toute, endossons nos habits noirs,
Et invoquons le sacre du printemps comme un glorieux espoir !
Noir d’aniline, noir carbone, noir réglisse, noir pur, noir aubergine,
Noir bistre, noir cachou, noir café, noir cassis, noir charbon,
Noir Dorian, noir ébène, noir jais, noir d’ivoire…
Vive le New Black !
Le revival des Chaussettes Noires,!
Les parodies des Films Noirs,
Adoptons le ton Paint in Black !
Un vent d’obscurité souffle sur la saison,
et Riccardo Tisci n’en démord pas...
Trinquons au Pinot Noir et autres breuvages troqués au marché noir !
Un thème ténébreux qui doit autant son inspiration à Johnny( ;) ) qu’à Joris-Karl Huysmans dans sa description du repas macabre donné par des Eisseintes à Fontenay (A Rebours, Chapitre 1)
« Il s’acquit la réputation d’un excentrique qu’il paracheva en [...] donnant aux hommes de lettres des dîners retentissants, un entre autres, renouvelé du XVIIIe siècle, où, pour célébrer la plus futile des mésaventures, il avait organisé un repas de deuil.
Dans la salle à manger tendue de noir, ouverte sur le jardin de sa maison subitement transformé, montrant ses allées poudrées de charbon, son petit bassin maintenant bordé d’une margelle de basalte et rempli d’encre et ses massifs tout disposés de cyprès et de pins, le dîner avait été apporté sur une nappe noire, garnie de corbeilles de violettes et de scabieuses, éclairée par des candélabres où brûlaient des flammes vertes et, par des chandeliers où flambaient des cierges.
Tandis qu’un orchestre dissimulé jouait des marches funèbres, les convives avaient été servis par des négresses nues, avec des mules et des bas en toile d’argent, semée de larmes.
On avait mangé dans des assiettes bordées de noir, des soupes à la tortue, des pains de seigle russe, des olives mûres de Turquie, du caviar, des poutargues de mulets, des boudins fumés de Francfort, des gibiers aux sauces couleur de jus de réglisse et de cirage, des coulis de truffes, des crèmes ambrées au chocolat, des poudings, des brugnons, des raisinés, des mûres et des guignes ; bu, dans des verres sombres, les vins de la Limagne et du Roussillon, des Tenedos, des Val de Peñas et des Porto ; savouré, après le café et le brou de noix, des kwas, des porter et des stout »
Des mœurs et couleurs, comme du défilement de la raison
En riposte à la vague glaciale qui nous submerge et nous laisse à l’abandon
Quoi de mieux que d’envisager une chaude soirée à l'horizon…
D'ici la fin du mois, souhaitons-le, il sera temps d’enterrer l’hiver !
De laisser aux placards ces longs fardeaux vestimentaires,
Que constituent doudounes bibendumesques et écharpes de grand-mère,
Et de se dévêtir âprement de tous sentiments amers...
Une bonne fois pour toute, endossons nos habits noirs,
Et invoquons le sacre du printemps comme un glorieux espoir !
Noir d’aniline, noir carbone, noir réglisse, noir pur, noir aubergine,
Noir bistre, noir cachou, noir café, noir cassis, noir charbon,
Noir Dorian, noir ébène, noir jais, noir d’ivoire…
Vive le New Black !
Le revival des Chaussettes Noires,!
Les parodies des Films Noirs,
Adoptons le ton Paint in Black !
Un vent d’obscurité souffle sur la saison,
et Riccardo Tisci n’en démord pas...
Trinquons au Pinot Noir et autres breuvages troqués au marché noir !
Un thème ténébreux qui doit autant son inspiration à Johnny( ;) ) qu’à Joris-Karl Huysmans dans sa description du repas macabre donné par des Eisseintes à Fontenay (A Rebours, Chapitre 1)
« Il s’acquit la réputation d’un excentrique qu’il paracheva en [...] donnant aux hommes de lettres des dîners retentissants, un entre autres, renouvelé du XVIIIe siècle, où, pour célébrer la plus futile des mésaventures, il avait organisé un repas de deuil.
Dans la salle à manger tendue de noir, ouverte sur le jardin de sa maison subitement transformé, montrant ses allées poudrées de charbon, son petit bassin maintenant bordé d’une margelle de basalte et rempli d’encre et ses massifs tout disposés de cyprès et de pins, le dîner avait été apporté sur une nappe noire, garnie de corbeilles de violettes et de scabieuses, éclairée par des candélabres où brûlaient des flammes vertes et, par des chandeliers où flambaient des cierges.
Tandis qu’un orchestre dissimulé jouait des marches funèbres, les convives avaient été servis par des négresses nues, avec des mules et des bas en toile d’argent, semée de larmes.
On avait mangé dans des assiettes bordées de noir, des soupes à la tortue, des pains de seigle russe, des olives mûres de Turquie, du caviar, des poutargues de mulets, des boudins fumés de Francfort, des gibiers aux sauces couleur de jus de réglisse et de cirage, des coulis de truffes, des crèmes ambrées au chocolat, des poudings, des brugnons, des raisinés, des mûres et des guignes ; bu, dans des verres sombres, les vins de la Limagne et du Roussillon, des Tenedos, des Val de Peñas et des Porto ; savouré, après le café et le brou de noix, des kwas, des porter et des stout »
jeudi 23 février 2012
"Le néon aura mis du temps à s'allumer dans le champs de l'Art"-David Rosenberg, commissaire de l'exposition
Une exposition pour le moins lumineuse, se tient à la Maison Rouge du 17
février au 20 mai 2012. "who's afraid of red, yellow and blue?" nous
ouvre les yeux sur l'art et la manière de manier le néon. Exposé pour la
première fois en 1910, ce dernier est une invention française de
Georges Claude. Tout d'abord utilisé à des fins publicitaires et
commerciales, le néon ne tarde pas à séduire les artistes. Néanmoins, si
l'usage de celui ci devient un phénomène de mode au tournant des 60's,
les tentatives sont à l'état de balbutiements dans la première moitié du
siècle. La méthodologie de l'exposition aborde tour à tour le néon sous
sa forme thématique, chromatique, historique, et poétique. Si les
premiers artistes à s'emparer du matériau sont essentiellement
originaires des pays de l'est( Zdenek Pesanek, Gyula Kosice), trois
grands foyers se distinguent par la suite: La France (François Morellet,
Martial Raysse, Piotr Kowalski), les Etats Unis (Joseph Kosuth, Dan
Flavin et Bruce Nauman), et l'Italie (Mario Merz, Pier Paolo Calzolari).
Arte Povera, Abstraction conceptuelle, minimalisme, l'essentiel est là.
Des oeuvres qui s'éclipsent ou au contraire nous délivrent un message
pour l'éternité, un environnement survolté et ludique; Une exposition
qui nous en met plein la vue!
mardi 21 février 2012
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