Il en est du changement des humeurs, comme des saisons,
Des mœurs et couleurs, comme du défilement de la raison
En riposte à la vague glaciale qui nous submerge et nous laisse à l’abandon
Quoi de mieux que d’envisager une chaude soirée à l'horizon…
D'ici la fin du mois, souhaitons-le, il sera temps d’enterrer l’hiver !
De laisser aux placards ces longs fardeaux vestimentaires,
Que constituent doudounes bibendumesques et écharpes de grand-mère,
Et de se dévêtir âprement de tous sentiments amers...
Une bonne fois pour toute, endossons nos habits noirs,
Et invoquons le sacre du printemps comme un glorieux espoir !
Noir d’aniline, noir carbone, noir réglisse, noir pur, noir aubergine,
Noir bistre, noir cachou, noir café, noir cassis, noir charbon,
Noir Dorian, noir ébène, noir jais, noir d’ivoire…
Vive le New Black !
Le revival des Chaussettes Noires,!
Les parodies des Films Noirs,
Adoptons le ton Paint in Black !
Un vent d’obscurité souffle sur la saison,
et Riccardo Tisci n’en démord pas...
Trinquons au Pinot Noir et autres breuvages troqués au marché noir !
Un thème ténébreux qui doit autant son inspiration à Johnny( ;) ) qu’à
Joris-Karl Huysmans dans sa description du repas macabre donné par des
Eisseintes à Fontenay (A Rebours, Chapitre 1)
« Il s’acquit la réputation d’un excentrique qu’il paracheva en [...]
donnant aux hommes de lettres des dîners retentissants, un entre autres,
renouvelé du XVIIIe siècle, où, pour célébrer la plus futile des
mésaventures, il avait organisé un repas de deuil.
Dans la
salle à manger tendue de noir, ouverte sur le jardin de sa maison
subitement transformé, montrant ses allées poudrées de charbon, son
petit bassin maintenant bordé d’une margelle de basalte et rempli
d’encre et ses massifs tout disposés de cyprès et de pins, le dîner
avait été apporté sur une nappe noire, garnie de corbeilles de violettes
et de scabieuses, éclairée par des candélabres où brûlaient des flammes
vertes et, par des chandeliers où flambaient des cierges.
Tandis qu’un orchestre dissimulé jouait des marches funèbres, les
convives avaient été servis par des négresses nues, avec des mules et
des bas en toile d’argent, semée de larmes.
On avait mangé dans
des assiettes bordées de noir, des soupes à la tortue, des pains de
seigle russe, des olives mûres de Turquie, du caviar, des poutargues de
mulets, des boudins fumés de Francfort, des gibiers aux sauces couleur
de jus de réglisse et de cirage, des coulis de truffes, des crèmes
ambrées au chocolat, des poudings, des brugnons, des raisinés, des mûres
et des guignes ; bu, dans des verres sombres, les vins de la Limagne et
du Roussillon, des Tenedos, des Val de Peñas et des Porto ; savouré,
après le café et le brou de noix, des kwas, des porter et des stout »
Deux termes a priori anachroniques, et pourtant si coquets côte à côte. Un brin rococo, un tant soit peu rock'n'roll, un esprit de cocotte et un zeste Jean Cocteau, voilà ce qui fait la singularité des posts qui vont suivre. La coterie, terme qui a particulièrement fait mouche à la Cour au XVIIIème siècle, désigne une alliance entre des individus ayant un intérêt commun. Ici et là,quelques chroniques chromatiques autour de l'Art, l'Amour, la Haine, la Folie et les tendances actuelles...
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